Rachad Mohamed, Coordinateur Communication chez Expertise France Comores
Parlez-nous de vous !
Je suis Rachad Mohamed, comorien et spécialiste en communication. Mon parcours m’a mené à travailler au sein d’organisations de la société civile, dans l’administration publique et à l’UNICEF Comores.
Depuis janvier 2022, je suis Coordinateur Communication chez Expertise France Comores. Mon rôle consiste à soutenir la mise en œuvre des stratégies de communication des projets, en collaboration avec les ministères, l’Agence Française de Développement et Expertise France Siège.
Quel événement, anecdote ou rencontre a le plus marqué votre parcours professionnel ?
C’est un événement qui a le plus marqué mon parcours.
Nous étions mandatés pour élaborer une stratégie de communication pour un projet de santé financé par une agence des Nations Unies.
Un fois sur le terrain pour collecter des informations, nous avons été chassés par des religieux qui estimaient que nos échanges portaient atteinte aux valeurs morales et religieuses.
Grâce aux autorités locales, nous avons échangé avec ces religieux et avons intégré une dimension « conduite du changement » à notre stratégie de communication. Pour impliquer, engager nos cibles et faciliter l’appropriation du sujet. Ça n’a pas été simple mais nous avons réussi !
Quels sont les défis business de votre secteur et comment la communication y répond ?
Dans le domaine de la coopération internationale, les projets impliquent divers acteurs et groupes (bailleurs de fonds, institutions, ONG, bénéficiaires finaux, etc.). Les professionnels de la communication doivent simplifier des concepts complexes en prenant en compte beaucoup d’éléments contextuels, socio-culturels, politiques et diplomatiques. Nous devons faire preuve de rigueur, d’analyse, d’anticipation et de prudence pour relever ces défis.
Vous reconnaissez-vous dans le terme de Business Partner ? Qu’est-ce que ça évoque ou signifie pour vous ?
Business Partner signifie, pour moi, participer à la prise de décision et produire les résultats qui en découlent.
Est-ce que je me reconnais dans ce concept ? Oui ! J’ai toujours été associé aux prises de décision.
Considérez-vous l’IA comme un accélérateur ou un détracteur ?
L’IA comme accélérateur ou détracteur, je dirais les deux ! C’est un « couteau à double tranchants » avec ses atouts et ses limites.
Dans la communication d’entreprise, l’IA est souvent utilisée pour la publicité et le marketing pour faire connaître un produit ou inciter à l’achat.
Dans le cadre de la coopération internationale, son utilisation est plus limitée. La communication est influencée par de nombreux facteurs tels que les relations diplomatiques, le contexte socio-politique, la religion et la culture.
Au quotidien, je l’utilise pour faire de la surveillance de couverture médiatique, du graphisme et générer du texte (Propel PRM, Canva, ChatGPT).
Que donneriez-vous comme conseils à un ou une futur(e) dircom pour prendre sa place de Business Partner ?
Pour qu’un dircom prenne sa place de Business Partner, il devra connaître les objectifs stratégiques de l’institution ou de l’entreprise, établir une relation de confiance avec les décideurs, faire preuve de leadership et couronner le tout par la patience et tolérance vis-à-vis de celles et ceux qui ne comprennent pas forcément que la communication est un métier.
Minute inspiration : qui recommanderiez-vous de suivre ?
@Frédéric Fougerat, et en particulier son livre « Un dircom n’est pas un démocrate », que j’ai trouvé hyper instructif ! Il aborde, avec justesse, nos problématiques de communicants.