Aude Brianto-Escande, Directrice communication de l’Université d’Evry Paris-Saclay
Parlez-nous de vous !
J’ai démarré mon parcours par un BTS Communication des entreprises en alternance et j’ai, immédiatement, découvert mon « métier passion » ! J’ai poursuivi avec un cycle en Management et gestion des entreprises en école de commerce (option communication et science politique) et j’ai réalisé mon alternance dans un centre de l’OMS ajoutant, l’éducation et la recherche, à ma passion pour la communication.
Fin 2010, après diverses expériences, je quitte mon CDI pour un CDD d’un an à l’Université d’Évry. Le secteur me fascine, les projets et les cibles sont multiples, c’est challengeant et j’apprends tous les jours…
En septembre 2018, je saute le pas et passe un concours pour intégrer la fonction publique.
Début 2022, et après avoir été Chargée de communication événementielle puis Responsable communication institutionnelle, internationale et scientifique, je décroche le poste de Directrice de la Communication toujours au sein de l’Université d’Évry.
Quel événement, anecdote ou rencontre a le plus marqué votre parcours professionnel ?
Si je ne devais citer qu’une personne ce serait @Christelle Monville : vice-présidente recherche, enseignante-chercheuse à l’Université d’Évry et au sein de l’I-Stem. Elle travaille sur les maladies génétiques de la rétine et partage son temps entre le laboratoire et les salles de cours. Elle s’implique, chaque année, dans plusieurs événements de transmission et de vulgarisation scientifique auprès de publics divers : lycéens, collégiens et élèves de primaire.
Quels sont les défis business de votre secteur et comment la communication y répond ?
- Défi n°1 : continuer à enseigner et à chercher avec un budget diminué tout en gérant l’explosion des coûts. De fait, la recherche de financements fait partie des enjeux de la Direction de la communication. La gouvernance nous consulte et nous implique comme partenaire stratégique sur ces éléments.
- Défi n°2 : l’accompagnement au changement ! La part du numérique augmente de manière impressionnante chaque année. Les outils et les technologies se développent vite. On se doit d’accompagner les nouveaux usages mais aussi sensibiliser et acculturer de manière générale. Ceci est d’autant plus important avec l’influence de la mauvaise utilisation de l’IA ou encore la multiplication des fakes news… Un des rôles stratégiques du communicant publique est de lutter contre la désinformation.
- Défi n°3 : nous avons un véritable enjeu de marque employeur. On sait, aujourd’hui, que le salaire n’est plus le seul élément différenciant pour attirer les talents. Le sens est devenu le principal facteur d’attractivité. Le sens que l’on donne à ses actions et l’impact de son travail au quotidien. La communication interne et institutionnelle participent largement à cette dynamique.
- Défi n°4 : la gestion de la concurrence, de plus en plus forte, de la part du privé ! Il faut réussir à se démarquer avec des budgets contraints. Ça oblige à être créatif !
Vous reconnaissez-vous dans le terme de Business Partner ? Qu’est-ce que ça évoque ou signifie pour vous ?
Le positionnement de la Direction de la communication a considérablement évolué depuis mes débuts en 2002, passant d’un rôle purement opérationnel à un rôle de partenaire stratégique de la gouvernance et des directions de l’établissement. À l’Université d’Évry Paris-Saclay, nous sommes passés d’une équipe de deux en 2011 à une direction composée de huit personnes aujourd’hui, pleinement engagée dans l’accompagnement de la stratégie institutionnelle.
Cette transformation n’a pas été spontanée ; elle a nécessité de prouver que la communication génère des retours tangibles et de rester dans une dynamique agile dans nos approches.
En tant que Directrice de la communication, mon objectif premier est de construire des liens solides, tant à l’interne qu’à l’externe, en démontrant l’efficacité de nos actions de communication et en déployant ce que j’appelle un « réseau de confiance ». Depuis 2022, la Direction de la communication est intégrée au pôle stratégie et pilotage de l’établissement. Nous bénéficions de la confiance de notre gouvernance, ce qui me permet de contribuer activement à la stratégie globale de l’université et de proposer une stratégie de communication alignée puis déployée sans nécessiter vingt allers/retours. La Direction de la communication est, de ce fait, plus pro-active et réactive.
J’ai la chance d’avoir une équipe en or, impliquée dans l’élaboration stratégique de notre plan de communication. Nous nous appuyons aussi sur un réseau de référent·es communication au sein de l’établissement pour relayer nos informations, mais aussi et surtout, remonter les informations terrain, les difficultés, les actions menées… Je crois fermement en l’intelligence collective ! *
Considérez-vous l’IA comme un accélérateur ou un détracteur ?
Sans conteste, un accélérateur. Mais comme tout outil, aucun n’est miraculeux ! Ça ne remplace pas l’humain, si important dans notre métier ! Il faut une réflexion initiale, un texte à la base, un brief clair et précis…
Nous utilisons l’IA, quotidiennement, pour rendre un texte déjà écrit plus engageant, pour lui donner un ton plus ou moins institutionnel, humoristique…
Nous utilisons aussi l’IA d’Adobe pour accélérer la recherche d’images, de vecteurs et ainsi nous aider à créer nos visuels ou bien donner des idées.
Certains modules d’IA permettent d’aspirer un certain nombre d’informations et de créer un chatbot ou juste d’en extraire les éléments clés… La relecture et l’expertise humaine ne peuvent être supprimées mais ça aide à vulgariser un texte technique (relevés du conseil d’administration, textes RH ou juridiques).
Clairement, l’IA nous permet de nous focaliser sur la partie stratégique et de confier, en quelque sorte, la partie répétitive à l’outil. C’est un gain de temps important ! **
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ?
Je serai toujours dans le public, si possible dans l’Enseignement Supérieur et Recherche. C’est mon secteur de cœur. Pour le reste, il ne faut jamais fermer de portes.
A titre personnel, j’espère aussi, qu’on arrivera à mettre en place une communication plus écoresponsable … On y travaille à Évry.
Que donneriez-vous comme conseils à un ou une futur(e) dircom pour prendre sa place de Business Partner ?
- Conseil n°1 : être curieux !
- Conseil n°2 : travailler son réseau d’influence, établir des relations de confiance en prouvant sans cesse l’impact de son travail. Des chiffres, des retex, des bilans. Pas des paillettes !
- Conseil n° 3 : s’entourer de collaborateur·trices compétents, donner à chacune et chacun sa place car seul on n’est pas grand-chose !
Minute inspiration : qui recommanderiez-vous de suivre ?
@Marie_Pauline Gacoin : ancienne Dircom de l’Université Paris-Saclay et Directrice de cabinet au CNRS, une inspiration !
Coté podcasts Communication : le @décodeur de la com
Ce que je consomme le plus, des PodCasts scientifiques comme La Science CQFD de France Culture et des chaînes Youtube comme Scilabus et Balade Mentale.
