Charlotte Fau, Directrice générale adjointe et Directrice de communication à Lieusaint
Parlez-nous de vous !
Animée par la volonté de servir une cause d’intérêt général, j’ai commencé ma vie professionnelle dans le milieu associatif au sein de l’UPP (Union des Photographes Professionnels). Expérience 360° qui m’a permis de faire mes premières armes et de toucher à tout : print, digital, événementiel, marketing.
Je me suis, ensuite, engagée auprès des collectivités territoriales, où j’ai pu appréhender les dimensions politiques et publiques à différentes échelles. J’ai, d’abord, occupé le poste de Responsable communication événementielle au Département de Seine-et-Marne avant de rejoindre l’agglomération Paris – Vallée de la Marne en tant que Directrice de la communication. Et enfin, en commune, directement au service des citoyens.
Aujourd’hui, je suis Directrice générale adjointe et Directrice de communication à Lieusaint, ville dynamique de Seine-et-Marne.
Quel événement, anecdote ou rencontre a le plus marqué votre parcours professionnel ?
La rencontre la plus marquante, à ce jour, est une équipe ! Celle dont je faisais partie jusqu’en 2015 au sein de la Direction de la communication du Département de Seine-et-Marne supervisée par @MichelBaret. Cette personne m’a beaucoup appris du métier par son sens politique, sa capacité d’analyse et sa vision de la communication.
Je garde, de cette époque, la force du collectif et la conviction que l’entraide et la confiance sont au cœur de l’épanouissement professionnel.
Quels sont les enjeux et défis de votre secteur et comment la communication y répond ?
Une collectivité territoriale est une structure qui met en place des services publics suivant une vision politique.
La communication a donc à la fois l’objectif d’informer les citoyens, mais également de transmettre les valeurs portées par les élus. Ce sont les principaux enjeux des communicants publics, et ils sont à mon sens indissociables.
Parallèlement, la collectivité a aussi un fort enjeu d’image, à des fins politiques et d’attractivité. La communication a un rôle essentiel de conseil et d’impulsion dans ce domaine. Les collectivités sont nombreuses, aujourd’hui, à déployer des stratégies marketing pour attirer investisseurs, habitants et touristes sur leur territoire, allant jusqu’à développer des marques et des offres spécifiques. Cela contribue au rayonnement et au dynamisme de la collectivité, un autre enjeu majeur dans lequel le rôle de la communication est capital.
Vous reconnaissez-vous dans le terme de Business Partner ? Qu’est-ce que ça évoque ou signifie pour vous ?
Par sa position stratégique à l’interface entre les décideurs et les services opérationnels, la communication est forcément un Business Partner, même si dans le public il ne s’agit pas de business au sens strict. Pour les décideurs dont elle accompagne l’image et le développement, et pour les services opérationnels à qui elle donne les moyens de réussir.
La dimension partenariale est l’une des principales clés pour l’atteinte des objectifs. A mon sens, la communication doit être associée en amont de chaque projet afin d’y apporter un conseil stratégique, et pour pouvoir ensuite le valoriser au mieux.
L’expertise en communication ne peut arriver en bout de course, et notamment parce qu’elle seule est garante de l’image de l’entreprise ou de la collectivité. Les services opérationnels doivent comprendre son rôle décisif et la considérer comme un partenaire pertinent et non un simple prestataire.
Considérez-vous l’IA comme un accélérateur ou un détracteur ?
Je suis optimiste quant au développement de l’intelligence artificielle et je la vois davantage comme une opportunité professionnelle que comme une menace. Il est essentiel de bien connaître ses points forts et rester en veille sur ses nouveautés pour exploiter tout son potentiel.
Aujourd’hui, l’IA répond partiellement à nos besoins en communication et nécessite encore une intervention humaine pour produire des résultats satisfaisants. Cependant, elle est véritablement impressionnante et fait désormais partie intégrante de mes outils.
Voici mon Top 3 : ChatGPT pour l’aide à la formulation, la synthèse et l’orthographe, Midjourney pour la création graphique, et Firefly sur Photoshop pour générer ou agrémenter des images.
Que donneriez-vous comme conseils à un ou une futur(e) dircom pour prendre sa place de Business Partner ?
En premier lieu, un.e dircom doit créer un climat de confiance et d’écoute avec ses parties prenantes. Les rencontrer et faire preuve de pédagogie en expliquant son métier et son rôle clé dans la réussite de leurs objectifs.
Par ailleurs, il ou elle n’est rien sans son équipe, et il lui faut fédérer ses agents/collaborateurs autour de sa vision de la communication pour créer une émulation, doper leur créativité et leur investissement.
Enfin, parmi les principaux conseils à donner et non des moindres, reste celui de savoir s’imposer.
Le ou la dircom a le devoir de dire non quand les demandes ne sont pas pertinentes, trop tardives ou ne correspondent pas avec les orientations stratégiques globales. C’est aussi son rôle.
Minute inspiration : qui recommanderiez-vous de suivre ?
@Frédéric Fougerat, une référence dans le milieu de la communication. Il défend bec et ongles notre métier et son rôle stratégique, en entreprise comme dans le secteur public, avec son célèbre #lacomestunmétier.
Je suis beaucoup de dircoms de collectivités territoriales. Ils sont une source d’inspiration. Je peux, notamment, citer :
- @BenjaminTeitgen, dircom très créatif du @département d’Ille-et-Villaine avec qui je partage une vision décalée et humoristique du métier.
- @Welcome to jungle m’apporte des contenus pertinents et innovants, en particulier dans le domaine du management, rôle central pour un.e dircom.
Enfin, @Créapills, un incontournable concentré de créativité pour tout communicant.